Le blog de Soleil Levant et de Bien-Aimée
Ce blog a pour but de partager avec vous nos connaissances et nos expériences de la croissance intérieure ainsi qu'éveiller et inspirer sur le chemin spirituel pour le bien de tous et de toutes.
1- Les faits :
C'est ce révèlent les travaux de Mme Alison Gopnick Professeure de psychologie cognitive et professeure de philosophie associée à l’université de Californie, à Berkeley, figure de
de proue de la psychologie du développement du nourrisson , auteure de plusieurs
ouvrages dont Le Bébé philosophe. Ce que le psychisme des enfants
nous apprend sur la vérité, l’amour et le sens de la vie,...
Le but de son livre n’est pas de montrer que les bébés sont des philosophes, mais que les philosophes devraient leur témoigner de l’intérêt : prendre les bébés pour objet dans une réflexion philosophique peut selon elle nous aider à comprendre la nature humaine. Il s’agit surtout de mettre en avant le fait que la plupart des facultés qui caractérisent l’adulte s’enracinent dans l’enfance.
Ce qui est intéressant, ce n’est pas que les enfants soient de petits scientifiques ou de petits artistes, mais que quand les adultes font des sciences, de l’art et de la philosophie, ils déploient des facultés qui ont servi initialement aux jeunes enfants et aux bébés, comme apprendre de manière désintéressée et laisser libre cours à son imagination.
Il y a 30 ans, la plupart des psychologues, philosophes et psychiatres qui s'appuyaient sur la pensée et la théorie dominante du psychologue Jean Piaget pensaient que les bébés et les jeunes enfants :
- étaient enfermés dans l'instant présent
- étaient incapables de comprendre les liens de cause à effet, d'imaginer les expériences d'autrui, ou d'apprécier la différence entre le réel et l'imaginaire.
- n'étaient que des adultes inachevés ou défectueux.
Alors que Mme Gopnick disait que les petits ne sont pas des adultes imparfaits , ni sous-développés comme on le croyait . Car depuis trente ans, il y a eu beaucoup de recherches à propos des capacités précoces des bébés.
On a en effet pu constater chez les nouveau-nés une intelligence d’une abstraction et d’une sophistication impressionnantes. Mais il faut ajouter que la transformation de cette intelligence n’est pas moins prodigieuse lorsque les enfants grandissent. Certains chercheurs ont défendu l’idée que les bébés naissent sans doute avec des connaissances aussi développées que celles des adultes, et il y a certainement du vrai là-dedans. Les nouveau-nés sont loin d’être des ardoises vierges. Mais les transformations des connaissances de l’enfant montrent aussi qu’en réalité les enfants apprennent à connaître le monde par leurs expériences.
Ce qui émerge de ces recherches est que les enfants et les jeunes enfants ne sont pas tant inachevés par rapport aux adultes, mais différents. Ils ont des esprits, des cerveaux et des vies d’égale complexité et d’égale puissance, mais des cerveaux à part, adaptés à leur logique d’évolution. Les bébés sont de brillants élèves mais ils sont incapables de planifier quoi que ce soit. Ils ont une imagination extrêmement créative et visionnaire, mais ils sont démunis quand il s’agit de mener à bien des actions.
Elle a écrit un autre livre ' Comment les bébés pensent-ils ' en collaboration avec :
- Andrew Meltzoff est codirecteur de l’Institut des sciences du cerveau et de l’apprentissage de l’Université de Washington. Ses recherches ont été déterminantes pour les sciences cognitives, les neurosciences et les sciences de l’éducation.
- ET Patricia Kuhl co-directrice de l’Institut des sciences du cerveau et de l’apprentissage de l’Université de Washington. Elle travaille sur l’acquisition et le traitement du langage par le cerveau.
Loin d’être une page vierge sur laquelle l’adulte a tout à écrire, comme on l’a pensé pendant 2500 ans, le bébé comprend, dès les premières heures de sa vie, un nombre étonnant de choses. Et ce n’est qu’un début !
Nous découvrons ainsi qu’à peine né le bébé a conscience de sa physionomie, qu’à trois ans son cerveau est deux fois plus actif que celui des adultes, nous comprenons enfin pourquoi, jusqu’à l’âge de trois ans, les enfants ne savent pas mentir, ou encore pourquoi nous n’avons aucun souvenir de notre prime enfance alors que les expériences menées par les auteurs prouvent que bien avant un an la mémoire fonctionne déjà.
Depuis plusieurs années, elle s’emploie à présenter une vision nouvelle de l’enfant : un bébé plus rusé et futé qu’on l’a longtemps pensé.
On sait que, depuis 30 ans déjà, les travaux sur les capacités précoces du nourrisson ont bouleversé ce qu'on croyait connaître : les bébés possèdent très tôt une vision du monde structurée, il organisent le monde en objets stables (la catégorisation), perçoivent spontanément certaines relations de causalité, ont une perception de la permanence des objets... Bref : leur monde mental n’est pas chaotique.
A. Gopnik va plus loin , elle fait de l’enfant un petit philosophe doué de bien des talents. En voici quelques-uns :
- Les enfants, on le sait, sont imaginatifs. Mais l’imagination a longtemps été vue comme une sorte d’évasion hors du réel. Alison Gopnik pense quant à elle qu'il s'agit plutôt d'un moyen d’explorer mentalement les situations possibles, de construire des scénarios alternatifs ; c’est donc un outil d’exploration mentale de la réalité, et non l’expression d’une pensée irrationnelle.
- Les enfants sont très doués. C’est le cas pour l'apprentissage des langues, où leur capacité d’apprentissage est supérieure à celle des adultes. Leur petit cerveau n’est donc pas, sur ce plan, un organe immature en attente de perfectionnement. En matière de langage et d’apprentissage, l’enfant possède des capacités très sophistiquées : on ne doit pas s’étonner de voir parfois des enfants très jeunes s’approprier l’usage d'un ordinateur plus vite que leurs parents.
- La conscience externe du bébé est également développée. A priori, rien de plus volage et instable que l’attention d’un enfant. Il joue avec un objet, semble fasciné, puis le délaisse aussitôt pour passer à autre chose. En fait, cette inconstance ne signifie pas que l’enfant est incapable d’attention : au contraire, il ne fait que focaliser son attention de façon rapide et successive sur des objets et des situations. Il est fasciné par la nouveauté et les multiples sollicitations qui s’offrent à lui, à cause de cette période d’exploration ultra rapide. La forme d’une bouteille, de son pied, puis un nouveau visage, des images dans un livre, un nuage dans le ciel : tout est nouveau, tout suscite l’intérêt.
Il « capte », le plus rapidement possible, les caractéristiques générales de l’objet et passe vite à autre chose. Cette inconstance est le prix à payer pour intégrer et absorber mentalement l’immensité du monde environnant. Ce n’est pas une faiblesse, mais une nécessité vitale.
Progressivement, les scientifiques ont dû admettre que même les plus jeunes en savent beaucoup plus que ce que nous imaginions. De surcroît, selon des études récentes, les enfants acquièrent leurs connaissances sur le monde de la même façon que les scientifiques, c'est-à-dire en réalisant des expériences, en faisant des statistiques, et en formulant des théories intuitives aussi bien en physique, qu'en biologie ou en psychologie.
A l'Université de Californie à Berkeley, on a montré une boîte pleine de balles de ping-pong à des bébés de huit mois : il y avait, 80 %de balles blanches et 20 % de rouges. On prenait ensuite cinq balles. Les bébés étaient plus surpris (c'est-à-dire qu'ils regardaient la scène plus longtemps et plus intensément) quand on sortait quatre balles rouges et une blanche de la boîte - un résultat improbable - que quand on sortait quatre balles blanches et une rouge.
Avec des enfants de 20 mois, on utilisait des grenouilles vertes et des canards jaunes, et il y avait dans la boite beaucoup plus de grenouilles vertes que de canards jaunes, on sortait 5 animaux et on demandait aux enfants de donner l’un d’entre eux à l’expérimentatrice.
Les enfants choisissaient au hasard l'un ou l'autre des animaux quand elle sortait, par exemple, surtout des grenouilles de la boîte qui en contenait beaucoup, mais ils lui donnaient de préférence un canard si elle sortait surtout des canards de la boîte qui contenait beaucoup de grenouilles car, apparemment, les enfants pensaient que sa sélection improbable signifiait qu'elle devait préférer les canards.
Les bébés font plus attention aux choses et objets nouveaux et au contraire relâchent leur attention quand il s’agit d’un objet connu. En fait leur cerveau recherche inconsciemment ce qui leur apportera le maximum d’expériences nouvelles. A 3/4 ans ils manifestent leur étonnement pour les événements qui ne semblent pas être conformes aux principes de la physique quotidienne. (par exemple une petite voiture-jouet qui semblerait passer à travers un objet opaque).
Ils acquièrent peu à peu des connaissances sur le maniement de leur corps, et à 3/4 ans ont des notion de croissance, de souffrance, de maladie...
Pour les bébés et les jeunes enfants, la connaissance la plus importante est celle d'autrui. Plusieurs chercheurs ont montré que les nouveau-nés comprennent déjà que les personnes sont différentes les unes des autres et ils imitent leurs expressions faciales.
Une expérience réalisée en 1996 ━ et toujours d'actualité ━ par Alison Gopnik, et Betty Repacholi, aujourd'hui attachée à l'Université de Washington, est particulièrement évocatrice. On a placé un bol de craquelins au fromage et un autre rempli de brocolis crus devant des enfants de 18 mois. L'expérimentateur mimait un visage heureux ou une moue en pigeant dans chacun des bols. Après, il tendait la main pour demander aux enfants de lui donner quelque chose. Les enfants lui ont donné les brocolis quand il le voyait faire un visage heureux à l’idée d’en manger. Les enfants se sont donc fiés à l’expression de l’expérimentateur pour répondre à son choix, sachant consciemment qu'ils auraient fait un autre choix pour eux-mêmes (les enfants préfèrent évidemment les craquelins aux brocolis!) La notion d'égocentricité de Piaget ne tient donc plus.